Les Organisations Internationales Non Gouvernementales Et La Souveraineté Des États
Les acteurs non étatiques constituent une facette de la souveraineté collective des États. Ils regroupent des institutions très diverses et interviennent dans tous les domaines des relations internationales, économique, écologique, politique, militaire, technologique, etc. même si leur action est parfois source de tensions. Les Organisations internationales non gouvernementales (OING) en particulier ont acquis une autonomie croissante à travers leur dénomination, mais aussi grâce à leur leadership. Les limites et les défaillances régulièrement imputées aux OING, dans les domaines de la gestion des conflits, des droits de l’homme, du développement ou de l’environnement, sont indissociables de l’engagement des États qui les gouvernent et qui leur donnent, ou non, les moyens d’accomplir leurs fonctions. Les rapports dialectiques entre le pouvoir des OING et la souveraineté des États sont donc plus que complexes et appellent à une réflexion autour de la légitimité de leurs actes. En s’appuyant sur la définition de l’État du point de vue sociologique et juridique, la présente étude questionne les rapports entre deux entités sociales ; l’une étant un sujet avéré du droit international et l’autre un sujet dont la qualification ne fait pas encore l’unanimité. Il s’agit de montrer comment la souveraineté des États est mise à l’épreuve par la montée en puissance des OING. Le recours à la méthode juridique permet de faire ressortir les rapports contrastés qui existent entre ces entités étant donné que ce sont les États qui octroient le statut juridique aux OING et en vertu de ce statut, elles représentent des structures de contrôle alternatif de ces États.
Auteurs
Carole Valérie NOUAZI KEMKENG (PhD en Droit public, Maitre de Recherche, DEPJ/CNE/MINRESI)